Notre association a achevé le 6 janvier dernier quinze ans d’existence. Cet anniversaire qui a été pendant longtemps célébré comme Journée nationale de lutte contre la corruption devait être marqué, cette année, par la cérémonie de remise du prix de l’Intégrité 2010. Mais les autorités ont interdit cette manifestation par arrêté du wali après avoir usé du même abus de droit pour obtenir sa déprogrammation des activités marquant la Journée mondiale de la lutte contre la corruption et l’annulation de deux autres rendez-vous fixés à cette même fin par l’association le 21 décembre, respectivement dans un hôtel et dans ses propres locaux. Ces événements regrettables nous rappellent que la Journée nationale de lutte contre la corruption avait été instituée par le Collectif associatif constitué autour de Transparency Maroc en 1996 pour dénoncer les obstacles que les pouvoirs publics avaient hissé contre sa constitution et marquer l’engagement de la société civile dans le même combat. L’adoption de la convention des Nations Unies contre la corruption et la fixation subséquente du 9 décembre comme Journée mondiale de lutte contre la corruption sont venus par la suite pour sceller la coopération des Etats signataires et de leurs sociétés civiles contre ce fléau. C’est dans cet esprit que Transparency Maroc s’est engagée à faire de cet événement un rendez-vous du public avec les artistes, les instances nationales et les militants engagés dans cette lutte. Mais l’autorité locale et les « hautes autorités » auxquelles elle réfère ont tenu à démontrer à tous que les pratiques qui avaient favorisé l’institution de la Journée nationale ne sont pas révolues et qu’on cherche toujours à inféoder la société civile à l’humeur politique qui prévaut. Cette épreuve nous consolide dans le choix que nous avons fait depuis le premier jour d’agir dans la légalité en refusant toute ingérence politique et administrative. Elle nous a permis aussi de mesurer le capital de sympathie et de solidarité que nous avons constitué durant ce parcours avec l’appui des ONG et des forces démocratiques. Que toutes celles et ceux qui nous ont exprimé leur soutien à cette occasion soient assurés de notre gratitude et de notre attachement à rester inébranlables dans nos valeurs et objectifs. Si ces événements attestent des hésitations des pouvoirs publics à s’engager sur la voie de l’édification du système national d’intégrité malgré l’enlisement du pays dans une corruption endémique (I), ils contrastent par contre, avec l’environnement favorable dans lequel Transparency Maroc a poursuivi sa mission durant l’exercice qui s’achève (II). L’année 2011 s’annonce particulièrement chargée, tant en raison des engagements pris par l’association que des perspectives de leur consolidation (III).

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