Dans le prolongement des années précédentes, l’année 2015 se termine sur un bilan dans la lutte contre la corruption bien en deçà des attentes. Le citoyen, l’entrepreneur, l’investisseur et le partenaire étranger ne perçoivent aucune traduction en actes du discours politique condamnant la corruption et promettant de la combattre.
On constate même que ce discours glisse vers un aveu d’impuissanceexprimé par le chef du gouvernement devant les parlementaires au début de l’année. Sauf que les leviers qui devaient servir à ce combat, ont été volontairement neutralisés par les pouvoirs publics. La loi sur la nouvelle instance de probité, de prévention et de lutte contre la corruption et celle sur l’accès à l’information devaient être des piliers dans l’infrastructure institutionnelle contre la corruption.
Les partis d’opposition se sont alignés sur ceux de la majorité pour voter en faveur du texte sur la nouvelle instance ,tel que proposé par le gouvernement.
Cependant, l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption le 28 décembre 2015, est venue clore cette année sur une note que nous considérons positive. Nous y avons participé.
Nous n’avons pas tout obtenu, mais nous disposons à la fin de ce chantier, qui a duré plus de deux ans, d’un plan structuré, daté, avec mécanismes de suivi et qui reste ouvert à d’autres améliorations.
L’association a considéré que la démarche d’élaboration était positive et que la stratégie elle-même pouvait être considérée recevable dans sa globalité mais que c’est son implémentation qui indiquera si oui ou non l’Etat dispose de la volonté de combattre la corruption.
Tout au long de l’année, l’association a déployé un niveau soutenu d’activité, développé son plaidoyer, maintenu sa mobilisation avec les acteurs de la société civile et renforcé son positionnement au niveau international, en particulier dans la région MENA.
Les projets phares se poursuivent : les centres d’assistance juridique CAJAC (à Rabat, Fès et Nador) et l’Observatoire de la corruption et de la transparence. Une dizaine de rapports , guides , vidéos ont été produits et plus d’une trentaine de rencontres (tables rondes, séminaires,…) organisés sur :
le système national d’intégrité, la loi régissant l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, l’accès à l’information, la fiscalité et les finances publiques, l’avantprojet de code pénal, la corruption et le genre, la justice et la corruption.
Deux éléments particuliers sont à relever pour cette année :
– l’extension des activités à beaucoup de villes et régions en dehors de Rabat-Casablanca : FèsNador, Marrakech, Agadir, Tanger, Boulemane, Kénitra, Er-Rachidia, Mohammedia,…
– la promotion de l’action de formation au bénéfice de la société civile par l’organisation de deux cycles de formation : l’un sur les finances publics, en trois sessions (LOF, fiscalité et contrôle des finances publiques), le deuxième sur la gouvernance locale à Nador, Agadir, Marrakech et Tanger