Communiqué sur le drame de Tanger

La ville de Tanger a connu à ce jour le décès de 29 travailleurs suite aux inondations des eaux de pluies dans la cave d’un atelier de textile et confection. Suite à cet accident, il s’est avéré que cette unité industrielle pratique ses activités dans des conditions qui soulèvent de nombreux questionnements légaux.

Ce drame a eu lieu dans un garage souterrain qui ne respectait pas les lois de l’urbanisme ainsi que les normes et les conditions de sécurité, de santé et de prévention des risques professionnels. La mise en place de cette unité industrielle contredit également ce qui est stipulé dans le code du travail concernant le respect de la dignité des travailleurs et la garantie de leurs droits individuels et collectifs.

Transparency Maroc présente ses sincères condoléances aux familles touchées par cette tragédie et demande aux instances compétentes d’ouvrir une enquête juste et complète pour déterminer les responsabilités des négligences qui ont causé cette catastrophe humaine, depuis la construction non réglementaire du garage, son approvisionnement en eau, électricité et assainissement liquide jusqu’à la connivence des autorités locales et de l’inspection du travail aboutissant au drame. Transparency Maroc demande de déterminer les responsabilités et prévoir les sanctions pour tous les impliqués dans les violations de la loi dans ce drame et de tenir le public informé par la publication des résultats de l’enquête.

Ce qui s’est passé dans la ville de Tanger est une véritable tragédie à tous égards et rappelle d’anciens catastrophes survenues dans des activités similaires qui opèrent en dehors des contrôles légaux prévus par la législation du travail et soulèvent de nombreuses interrogations sur les raisons qui ont conduit à fermer les yeux sur de tels abus incompatibles avec les exigences du code du travail, les lois de l’urbanisme et tous les accords ratifiés par le Maroc en la matière.

Le 15 février 2021
Le bureau exécutif

Communiqué TM relatif catastrophe Tanger.Fr.ab2.docx

مذكرة تنسيقية منظمات م.م حول م.الجنائية
بلاغ إعلامي بتغيير مقر الندوة.docx
بلاغ المبادرة المدنية بخصوص المادتين 3 و7 بمشروع القانون المتعلق بمراجعة المسطرة الجنائية‎
بلاغ إعلامي - المادتين 3 و7 بمشروع القانون المتعلق بمراجعة المسطرة الجنائية

Transparency Maroc a organisé un atelier de formation sur la gestion des catastrophes naturelles, au profit des membres du collectif, le 31 mai et le 1er juin 2025, à Marrakech.

Le projet de l’observatoire, enjeux environnementaux :

La place de l’environnement dans le projet de l’Observatoire est justifiée, principalement, par les considérations suivantes :

  1. Le positionnement géographique du Maroc, qui le met face à des risques naturels d’envergure ;
  2. Le caractère dangereux des catastrophes naturelles, dans les zones sinistrées au Haut-Atlas ;
  3. L’intérêt porté au transfert des connaissances relatives à la gestion des risques naturels ;
  4. La plaidoirie envisagée, qui cherche à consolider la prise en compte des risques au niveau des zones vulnérables concernées par le projet.

Principaux volets des ateliers organisés :

La formation a porté principalement sur les points suivants :

  1. Précisions de concepts ;
  2. Benchmark sur les expériences étrangères ;
  3. Retour sur les principaux pactes et conventions relatifs à la gestion des catastrophes naturelles à l’échelle mondiale ;
  4. Répercussions sociales et économiques de la catastrophe (en termes de coût sur la santé, l’économie et l’écosystème) ;
  5. Rappel des principales caractéristiques de la situation environnementale au Maroc et sa gestion ;
  6. Rôle des OSC en matière d’adaptation aux risques ;
  7. Eléments relatifs à l’habitat écologique.

Orientations :

Le travail effectué durant les deux journées permet de formuler des recommandations à porter aux acteurs institutionnels et suivre leur mise en pratique par les acteurs associatifs qui représentent le collectif de Transparency.

Une année après : Communication en decrescendo

 

Avril 2024 – Avril 2025 :

Le projet de l’observatoire, il y a un an :

En Avril 2024, les actions de l’observatoire ont mis le focal sur la préparation de la première conférence de presse, consacrée au lancement officiel du projet, et visant à :

  1. Décrire les conditions de vie des sinistrés quelques mois après le séisme ;
  2. Exposer les objectifs du projet de l’observatoire, et ses principales activités;
  3. Ouvrir un débat public autour du séisme et des questions de gouvernance ;
  4. Associer les acteurs clés aux concertations sur le programme de reconstruction.

Principales communications sur le séisme :

Le mois d’avril 2024 était marqué par deux faits marquants majeurs :

  1. Une communication médiatique assez forte autour des autorisations et travaux de reconstruction dans certaines communes, notamment celle d’Ouirganeà Al Haouz ;
  2. Un engagement annoncé, officiellement, par le ministère de l’Agriculture proposant de redynamiser le secteur secondaire dans les zones sinistrées.

Cependant, au niveau du parlement, seules deux questions ont été posées durant ce mois. La première est posée par la majorité, la seconde émane des représentants de l’opposition. L’exécutif s’est contenté de présenter des réponses à une seule parmi les deux questions posées.

Orientation, un an après :

A l’heure actuelle, une année après, le débat autour du séisme se limite à l’échelle locale et les sphères des acteurs impliqués directement dans le programme qui communiquent peu autour des réalisations et défaillances.

L’importance de continuer à encadrer et mobiliser les acteurs associatifs locaux pour mettre en relief l’urgence et l’importance d’accélérer la reconstruction.

 Communiqué au sujet de trois affaires secouant l’opinion publique

L’Association marocaine de lutte contre la corruption, Transparency Maroc suit avec une profonde inquiétude les affaires relatives à la fuite sans précédent de données personnelles de grandes instances publiques, la dilapidation des fonds publics dans les importations de viande sans aucune répercussion sur les prix de vente et la destruction des maisons des citoyens dans plusieurs villes du Maroc en violation des lois en vigueur.

1- Les cyberattaques ont entraîné des fuites généralisées de données personnelles critiques dans plusieurs agences gouvernementales, notamment le Ministère de l’Emploi et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Ces fuites pourraient déstabiliser et menacer la paix sociale et nationale, alors que la Constitution garantit la protection des données, réglementée par la loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel.  Ce mépris des exigences de la Constitution et de la loi soulève de nombreuses questions et risque d’exposer davantage de données confidentielles concernant des individus et des groupes au piratage.

L’Association condamne la manière inappropriée avec laquelle les institutions concernées ont communiqué avec les usagers, au lieu de rassurer et de présenter des excuses aux assurés et aux entreprises, elles ont choisi la menace et l’intimidation tandis que les ministres concernés présidant les conseils d’administration ne se sont pas manifestés. Par conséquent, Transparency Maroc exige :

  1. L’information du public sur la stratégie des pouvoirs publics en matière de sécurité des systèmes d’information, de la qualité de la protection des données personnelles et de la sécurité de ces données au niveau national. Qui évalue la gestion des organismes tels que la Commission Nationale de Contrôle de la Protection des données à caractère personnel et la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information qui sont censées exercer un contrôle sur les organismes publics et parfois privés en matière de données sensibles conformément aux lois 09-08 précitée et 05-20 relative à la cybersécurité et préparer des rapports périodiques sur les résultats de leurs activités et les sanctions qui en découlent.
  2. La révélation des responsables éventuels qui ont autorisé certains prestataires de services à effectuer des services de conseil, d’assistance, de formation, de vente de logiciels et de matériel de sécurité en plus de la mission d’audit, ce qui constitue un conflit d’intérêts évident.
  • La détermination au niveau national de l’écart maximal tolérable entre les salaires les plus élevés et les plus bas conformément aux normes internationales de bonne gouvernance dans les secteurs public et privé.
  1. Les résultats de l’appel d’offres n° 15/2021, daté d’août 2021, relatif à l’accompagnement de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale dans le respect des exigences de la Loi 09-08 qui devaient légalement être publiées sur le site de la Caisse.
  2. L’ouverture d’une enquête judiciaire par le Ministère Public et une commission parlementaire pour examiner les faits et déterminer les responsabilités suite à cette fuite sans précédent par son ampleur et sa sensibilité.

2- L’Association suit également la décision du gouvernement de subventionner l’importation de bovins et d’ovins afin de réduire les prix de la viande et le coût des sacrifices de l’Aïd. Le gouvernement a alloué 13,3 milliards de dirhams à cet effet alors que les prix de vente aux citoyens n’ont pas baissé. Il ressort des observations de l’association, des déclarations de certains responsables gouvernementaux et des publications de la presse que ce processus a été entaché de nombreuses dérives et de mécanismes détournés de prédation, ayant permis à certains de bénéficier de la fuite d’informations avant la publication de décret y afférant, ce qui constitue un délit d’initié, par l’utilisation illégale d’informations confidentielles.

L’association exige une transparence totale sur les conditions d’obtention des subventions aux importations de bovins et d’ovins, sur les mesures à prendre pour la récupération des fonds perdus, la détermination des responsables et des bénéficiaires de cette gabegie ainsi que l’identification des dysfonctionnements constatés. Elle s’étonne que les partis majoritaires n’aient pas accepté la formation d’une commission d’enquête sur cette affaire, en tant que mécanisme de surveillance législative pour déterminer la vérité sur ce qui s’est passé et appelle les autorités judiciaires compétentes à prendre les mesures adéquates.

3- L’association suit également avec inquiétude la destruction des logements des habitants de plusieurs villes marocaines, notamment dans la vieille ville de Casablanca et à Rabat à Douar El Asker, en pleine année scolaire et juste avant le mois de Ramadan. La plupart ont été relogés dans des zones éloignées autour des villes de Tamesna et d’Ain Aouda. Les habitants ont également été intimidés et contraints de vendre leurs maisons dans le quartier de l’Océan (Al Moheet) à des parties non encore identifiées. Des pressions ont également été exercées sur les locataires pour quitter leurs logements en enfreignant les procédures légales d’expulsion, sous prétexte de « mettre en œuvre le plan d’aménagement de la ville pour la rendre attrayante pour ses résidents et ses visiteurs ». Ce comportement a été évité par les pouvoirs publics dans les terrains appartenant à des personnalités, des entreprises marocaines et étrangères et à des pays dans le but d’élargir des routes de la ville, où ils ont appliqué la loi d’expropriation pour utilité publique. Pourquoi cette injustice et ces deux poids deux mesures dans le même processus ? Ces opérations ont été précédées par la démolition d’appartements à Temara en 2022 et étendues à Casablanca, dans la précipitation et en violation de la loi, notamment dans la vieille ville, sans compensation financière équitable.

En conséquence, l’association demande aux pouvoirs publics d’éclairer l’opinion sur l’emploi de doubles standards dans l’application de la loi pour l’élite tout en piétinant le reste des citoyens dans le processus d’embellissement des villes et d’élargissement de leurs rues.

L’Association appelle le gouvernement à publier les résultats des enquêtes sur ces importantes affaires en toute transparence dans l’intérêt de toutes les parties concernées.

Rabat, le 21 avril 2025

Le Bureau Exécutif

 Communiqué de presse

Renouvellement des instances de Transparency Maroc

 

L’association marocaine de lutte contre la corruption-Transparency Maroc- a tenu son Assemblée Générale Ordinaire Elective le 5 avril 2025 à Rabat.

Après avoir vérifié la liste des membres adhérents, le bureau sortant a présenté son rapport moral et son rapport financier qui, après leur discussion, ont été approuvés à l’unanimité par l’assemblée qui a ainsi donné quitus au bureau sortant.

Le nouveau Conseil National composé de 25 membres a été élu pour un mandat de deux ans, conformément aux statuts de l’association. Le conseil National, a tenu immédiatement sa première réunion et a procédé à l’élection du nouveau Bureau Exécutif de l’association, composé de :

  • Saad Taoujni : Secrétaire général.
  • Ahmed Bernoussi : Secrétaire général adjoint.
  • Atiqa El Ouarzazi: Trésorière.
  • Sanaa Zouanat : Trésorière adjointe.
  • Mohamed Kotaya : Assesseur.
  • Mohammed Zhari: Assesseur.
  • Abdelmounim Zaghloul: Assesseur.

Rabat, le 9 avril 2025

Le bureau exécutif.

 

Législation et gouvernance : des avancées notables mais perfectibles

La réponse post-séisme au Maroc s’est traduite par une série de mesures législatives visant à structurer et à financer le programme de reconstruction. Ces textes, bien que pragmatiques et adoptés rapidement, révèlent certaines lacunes en termes de stratégie globale et de coordination institutionnelle.

Des instruments législatifs en attente d’une exécution efficace

En réponse à l’urgence de la situation, le gouvernement a produit cinq textes législatifs entre septembre 2023 et novembre 2023. Voici les principales réalisations :

11 septembre 2023 : Adoption du décret n° 2-23-811 créant un compte d’affectation spéciale intitulé « Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant touché le Royaume du Maroc ».

4 octobre 2023 : Adoption du décret-loi instituant l’Agence de Développement du Haut Atlas (ADHA) et de son décret d’application, officialisé le 5 octobre 2023.

13 octobre 2023 : Publication de l’arrêté n° 3-58-23 déclarant le tremblement de terre comme un événement catastrophique, activant le Fonds de Solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC).

2 novembre 2023 : Adoption par le Parlement d’un projet de loi conférant le statut de pupilles de la Nation aux enfants victimes du séisme.

20 novembre 2023 : Adoption par les deux chambres du Parlement du projet de loi 57.23, validant la création de l’ADHA.

À cela s’ajoute la LF 2024 qui comportait des mesures budgétaires pour le financement du programme de reconstruction.

Ces textes ont permis de structurer la réponse légale et financière. Cependant, aucun lien explicite n’a été établi avec la Stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes naturelles (2020-2030), un cadre pourtant pertinent pour renforcer la résilience et la durabilité des mesures.

La production législative a certes permis de poser les bases institutionnelles, mais l’exécution s’est heurtée à des défis majeurs. L’ADHA, entité clé du dispositif, a vu la nomination de son directeur général reportée à octobre 2024, soit plus d’un an après le séisme, retardant ainsi la mise en œuvre des projets.

Lancement de l’ : un programme sans pilote

L’ADHA devait incarner le pilier de la gouvernance du programme de reconstruction. Ses missions, définies dans le décret-loi, incluent :

  • La réalisation des projets de reconstruction et de réhabilitation dans les zones sinistrées.
  • Le développement socio-économique des zones ciblées.
  • Le suivi et l’évaluation du programme à l’aide d’indicateurs de performance.

Cette gouvernance repose sur un contrat-programme de 5 ans, établissant les objectifs, les modalités de financement et le calendrier des interventions. Le Conseil des ministres du 19 octobre 2023 avait confirmé cette approche intégrée.

Retards institutionnels et manques de coordination

Malgré son rôle central, l’ADHA n’a été pleinement opérationnelle qu’en octobre 2024, avec la nomination de M. Said Laith à sa tête. Durant cette période, plusieurs départements ministériels ont opéré de manière autonome, créant des chevauchements et des incohérences dans les interventions.

Le retard dans l’établissement d’une structure de pilotage a également laissé des zones d’ombre sur des questions cruciales, telles que l’utilisation des fonds alloués par des ministères comme celui de l’Éducation nationale, qui avait annoncé en octobre 2023 un budget de 4 milliards de dirhams pour reconstruire les écoles.

Transparency Maroc (TM) a exprimé des réserves quant au mode de fonctionnement de l’ADHA, demandant une soumission stricte au contrôle financier de l’État et au Parlement, conformément aux principes constitutionnels de responsabilité et de reddition des comptes.

Commission interministérielle : un pilotage transitoire mais insuffisant

La Commission interministérielle, créée deux jours après le séisme, a regroupé huit départements ministériels et la direction centrale de l’INDH. Cette instance a assumé un rôle de coordination temporaire en l’absence d’un cadre de gouvernance définitif.

Entre septembre 2023 et octobre 2024, la commission a tenu 12 réunions à Rabat, mais le rythme de ces rencontres s’est progressivement espacé, atteignant des intervalles de trois mois. Ce ralentissement pourrait refléter une attente de résultats concrets avant de poursuivre les discussions.

Malgré son rôle central, peu d’informations ont été communiquées sur les travaux et décisions de la commission. Cette opacité rend difficile l’évaluation de son efficacité. En l’absence d’une structure pérenne comme l’ADHA, la commission a opéré dans un cadre improvisé, limitant son impact sur le terrain.

Gouvernance locale : rôle prédominant de l’autorité locale

La gouvernance locale s’est appuyée sur des commissions provinciales et locales de reconstruction, avec une forte représentation de l’autorité locale et des forces de sécurité. Cependant, leur composition, leur mode de fonctionnement et leurs décisions n’ont pas été communiqués au public.

Lors de focus groups organisés par l’Observatoire, des habitants ont souligné un manque de clarté et de coordination entre les différents acteurs impliqués, ainsi qu’une instrumentalisation politique du processus de reconstruction.

Les commissions locales ont joué un rôle central dans le recensement des sinistrés et l’évaluation des dégâts, mais sans mécanismes de recours clairs pour contester leurs décisions. L’absence de représentants de la société civile dans ces instances a également été critiquée.

« Dans la pratique, la visite de la Commission se limitait à une ou deux personnes. Les visites aux douars sont faites de manière expéditive. La représentation des architectes ou bureaux d’études s’est limitée à des « stagiaires » ou « débutants » ». Acteur associatif de la province d’Al Haouz.

Sur le plan législatif, le gouvernement a fait preuve de réactivité. Par contre, l’architecture institutionnelle promise, est restée amputée de l’Agence de développement du Haut-atlas (ADHA). La Stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes naturelles et ses instruments de financement n’ont pas été visible sur le terrain. L’Exécutif a pallié à cette absence par une démarche interministérielle et une forte présence de l’autorité locale sur les plans régionaux et locaux. La gouvernance sur l’échelon local a été dominée par le rôle des agents de l’autorité locale qui ont eu un rôle prédominant sur l’aspect le plus sensible du programme : l’accès aux aides à la reconstruction des logements.

Communiqué de solidarité avec Fouad Abdelmoumni et les défenseurs des victimes du séisme du Grand Atlas

Transparency Maroc a reçu avec une profonde indignation la nouvelle du jugement prononcé le 3 mars 2025 condamnant, à six mois de prison ferme et à une amende de 2 000 dirhams, le militant des droits humains Fouad Abdelmoumni, ancien secrétaire général de Transparency Maroc, membre de son conseil national et coordinateur du Comité marocain de soutien aux détenus politiques – HIMAM.

Transparency Maroc condamne fermement cette décision arbitraire qui constitue une violation flagrante de la liberté d’opinion et d’expression, après une série de harcèlements répétés à son encontre. Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de régressions accrues des libertés publiques, marqué par des pressions croissantes sur les militants des droits humains, les blogueurs et les journalistes. La dernière en date concerne Saïd Aït Mehdi et ses compagnons dont le jugement en appel du 4 mars 2025 a alourdi la peine de trois mois de prison à un an pour Saïd Aït Mehdi tandis que l’acquittement des trois autres prévenus a été transformé en condamnation à quatre mois de prison ferme chacun. Au lieu de demander des comptes aux responsables des échecs et du manque de transparence dans l’exécution du programme de reconstruction des zones sinistrées par le séisme du grand Atlas, conformément aux engagements des autorités publiques, ce sont les défenseurs des droits humains qui sont ciblés.

Dénoncer les pratiques arbitraires et la corruption nécessite de protéger les militants qui la dénoncent conformément à la loi marocaine en vigueur et aux accords internationaux ratifiés par le Maroc.  Transparency Maroc appelle les pouvoirs publics à arrêter les poursuites contre les militants et défenseurs des droits humains et à mettre un terme à toutes les formes de violations du droit d’expression et de dénonciation des crimes de corruption.

11 mars 2025

Le Bureau Exécutif