Le 6 janvier 2016 Transparency Maroc a accompli 20 ans d’existence. Une semaine auparavant, le gouvernement avait validé la stratégie nationale de lutte contre la corruption au terme d’un processus participatif relativement ouvert auquel Transparency Maroc avait pris part. L’année 2016 se présentait donc sous des signes encourageants pour le renforcement de l’action concertée de lutte contre la corruption. Le contexte de renouvellement de la chambre des représentants et de manière subséquente du gouvernement, devait aussi mettre la question de la corruption et de la bonne gouvernance publique au cœur des débats politiques et sociaux.
Force est cependant de constater que le bilan est plutôt décevant. Non seulement la stratégie nationale demeure au point mort, mais même les instances de gouvernance préexistantes se trouvent paralysées et les projets de lois censés renforcer les moyens de transparence et de mobilisation, vidés de leur substance. Les circonstances d’installation de la chambre des représentants et le report continu de la formation du gouvernement tendent dans ce contexte, à traduire une démission des pouvoirs publics de leurs responsabilités de base. Alors que les indicateurs persistent à exprimer l’enlisement du pays dans une corruption endémique, les rapports officiels leur apportent des preuves significatives confortant ainsi la banalisation du phénomène et le sentiment de l’impunité qui prévaut partout (1ère partie). Mais l’année qui s’achève a constitué aussi le premier exercice des nouvelles instances de notre association qui ont poursuivi la réalisation des programmes, en ont engagé d’autres et proposent à l’assemblée générale une nouvelle stratégie (2ème partie)